lundi 2 septembre 2013

suicide

Marseille: un enseignant se suicide, mettant en cause l’évolution du métier
Un professeur d’électronique d’un lycée marseillais a mis fin à ses jours dimanche, «le métier tel qu’il est devenu» ne lui étant «plus acceptable en conscience», explique-t-il dans une lettre adressée à ses collègues, a-t-on appris lundi de sources concordantes.
Agé de 55 ans, cet enseignant en série STI2D (Sciences et technologies industrielles et du développement durable) du lycée Antonin Artaud (13e) s’est donné la mort à son domicile, «à la veille de la pré-rentrée», relève le Snes-FSU dans un communiqué. Avant de se suicider, ce père de famille, «d’une grande conscience professionnelle et d’une érudition sans limites» selon ses collègues, «a diffusé une lettre d’explication (...) faisant un lien évident entre son acte et son incompréhension face à l’évolution du métier», a affirmé à l’AFP le syndicaliste Alain Barlatier (Snes-FSU), qui travaillait à ses côtés au lycée. «Je vous fais part de ma décision de ne pas faire la rentrée scolaire 2013. En effet le métier tel qu’il est devenu au moins dans ma spécialité ne m’est plus acceptable en conscience», écrit ce professeur, Pierre Jacque, en préambule de son courrier rendu public lundi par ses pairs. Il décrit ensuite son parcours personnel: ingénieur en électronique passé dans l’enseignement 18 ans plus tard, il assiste en 2011 à la «mise en place de la réforme» de Luc Chatel, «faite à la hussarde dans un état d’affolement que l’inspection a du mal à dissimuler». «Entre-temps le gouvernement a changé sans que les objectifs soient infléchis le moins du monde ou qu’un moratoire soit décidé, ne serait-ce qu’à cause du coût astronomique de cette réforme», déplore Pierre Jacque. Il évoque aussi le «niveau toujours plus problématique des élèves» et dénonce le changement de notation du baccalauréat, avec introduction d’une évaluation à la charge de l’enseignant de l’année, ce qui «ne respecte aucune règle d’équité», estime-t-il, ajoutant: «Je considère que ceci est une infamie et je me refuse à recommencer». «J’aurais pu m’immoler par le feu au milieu de la cour (comme l’avait fait une enseignante de Béziers en octobre 2011, NDLR) le jour de la rentrée des élèves, cela aurait eu plus d’allure mais je ne suis pas assez vertueux pour cela. Quand vous lirez ce texte, je serai déjà mort», conclut-il. Selon Alain Barlatier, Pierre Jacque n’était «pas dépressif», mais se montrait «extrêmement critique, comme nombre de ses collègues». Il déplorait notamment le fait que «le métier d’enseignant évolue vers un métier d’exécution, alors que lui avait été recruté pour un métier de conception où il était maître de son travail», précise-t-il. Une cellule de soutien psychologique a été mise en place au sein du lycée, a indiqué le rectorat de l’académie d’Aix-Marseille. Les enseignants de l’établissement, qui ont fait part de leur «très grande consternation et émotion», ont obtenu l’organisation d’une «journée banalisée» jeudi, c’est-à-dire sans cours. «On ne veut pas reprendre le travail comme si de rien n’était», souligne M. Barlatier.
http://www.liberation.fr/societe/2013/09/02/marseille-un-enseignant-se-suicide-mettant-en-cause-l-evolution-du-metier_928889

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probable suicide septennal à l'entrée dans la période critique septennale des 56 ans...
jour critique émotionnel ? 

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